Tout a commencé par des études qui ne devaient pas durer longtemps. «Je n’avais pas encore vraiment la tête sur les épaules, je n’étais pas dans le bon environnement et je n’avais pas le sérieux nécessaire. Cela a vite mal tourné, et j’ai dû me réorienter.» Pour bénéficier d’une formation solide, Patrick opte pour un apprentissage dans la restauration à Cologne. «Un travail exigeant. Quand vous êtes jeune, vous devez vous accrocher. Les journées de 12 ou de 14 heures ne sont pas rares, et, physiquement, c’est tout aussi éprouvant. C’est une bonne école.»
Quatre ans plus tard, il retourne dans sa ville natale et devient barman dans le bar le plus huppé d’Hambourg. «J’y ai beaucoup appris au contact des gens. Un lieu exclusif fréquenté par de nombreux VIP, et on se retrouve soudain à mixer des cocktails pour Fury in the Slaughterhouse. Il faut s’adapter aux personnalités les plus diverses. On progresse automatiquement.»
Il quitte Hambourg pour Hanovre et y devient chef de service dans un nouvel hôtel en train d’ouvrir. «C’était aussi une belle période. Notre clientèle comptait la famille royale de Suède et la joueuse de tennis Steffi Graf. Mais je n’avais pas l’intention de m’éterniser. Je voulais engranger d’autres expériences.» Patrick était entre autres chargé de veiller au système de caisse de l’hôtel, ce qui l’a conduit à se tourner sans cesse vers la hotline du support informatique. «C’était la première fois que j’avais affaire à la programmation. J’ai dû apprendre énormément par moi-même, et cela a éveillé mon goût du jeu. Je n’avais aucune connaissance au départ et j’ai évolué de manière tout à fait organique dans l’univers de l’informatique. Cela a bien fonctionné à l’époque parce que les réseaux et les autres composants étaient moins complexes.»
En échangeant étroitement avec le helpdesk, Patrick apprend que nombre de collègues proviennent du secteur de la restauration et qu’ils ont choisi de se réorienter en raison de leur sens du service. «L’envie de recommencer ailleurs me titillait. J’avais en quelque sorte perdu mes idéaux concernant la restauration, et c’est ainsi que j’ai atterri de l’autre côté de la ligne téléphonique à Cologne en 2001.» Patrick rit. «Mes anciens collègues étaient devenus mes clients et je les aidais à résoudre leurs problèmes informatiques.»
«Les années passent, et pour moi il est important depuis toujours de continuer à me développer.»
Après avoir passé dix ans chez Micros – aujourd’hui Oracle – à Cologne, Patrick se rend compte que sa carrière stagne et s’en va. «Ce n’est pas mon genre de me complaire dans la routine. Je me suis rappelé ce que j’étais capable de faire et ce que je voulais.» Alors qu’il cherche du travail, son expérience dans un service clientèle, ses connaissances en informatique et le fait qu’il parle plusieurs langues le font régulièrement tomber sur des offres d’emploi suisses. Lorsqu’il découvre que la Baloise cherche du renfort pour le Helpdesk, il déménage à Bâle avec sa famille. «Un pas vers l’inconnu qui s’est révélé payant.»
D’abord agent téléphonique, il devient coordinateur du Service Desk, puis responsable d’équipe et enfin responsable de projet. Parallèlement, il suit une formation continue. «En fait, le besoin de changer aussi souvent ne fait pas intrinsèquement partie de ma nature, mais je me suis adapté parce que je le devais et parce que, en définitive, chaque pas m’a fait évoluer.»
«L’informatique évolue rapidement. Les changements massifs sont notre pain quotidien.»
Dans son rôle de responsable de projet, Patrick touche à de nombreux projets importants concernant la collaboration transnationale à l’échelle du groupe et les nouveaux environnements de travail. Comment devons-nous installer les Digital Workplaces modernes et comment faire en sorte que ce passage se fasse partout sans encombre? «Chacun des pays de la Baloise a un fonctionnement différent qui dépend de sa culture, et je me reconnais dans cette cohabitation internationale.» Chaque tournant que Patrick a pris dans sa carrière s’est finalement révélé judicieux. Son parcours n’est pas une ligne droite, mais on y retrouve un fil rouge. «Les choses se sont toujours complétées, et c’est pour cette raison que je peux aujourd’hui travailler comme je veux et avoir l’impact que je veux. Mon travail et l’esprit de la Baloise me correspondent bien.»