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Travail à temps partiel: malédiction ou bénédiction ? | IWD2020
Des gens, des histoires Travail à temps partiel: malédiction ou bénédiction ? | IWD2020
Dean van Huffel, Klaartje de Groof 5 mars 2020 diversité
Un responsable refuse systématiquement les demandes d'une maman qui souhaite travailler à temps partiel. "Inhumain" fut ma première réaction, quand j'ai pensé à la période où il faut courir plusieurs lièvres à la fois sans grande aide. Le responsable voulait même obliger les partenaires à endosser une partie de la garde et à s'organiser en conséquence. Voilà une pensée qui laisse perplexe.

Avec une moyenne de 15 % de la population active totale en Europe, le travail à temps partiel est clairement entré dans les mœurs. Nombreux sont ceux qui à un moment déterminé de leur carrière et pour diverses raisons décident de travailler à temps partiel. En première position, les Pays-Bas avec 46 % de travailleurs à temps partiel (en 2018) de la population active. La Bulgarie fait office de lanterne rouge avec environ 1,8 % dans la même année. Entre les différents pays, nous constatons des chiffres très variables, mais leur point commun réside dans le fait que le travail à temps partiel reste encore et toujours une affaire de femmes (30,8 % des femmes sont actives contre 8 % d'hommes actifs en 2018). Cette conclusion ne vous surprendra probablement pas, leur conséquences éventuelles peut-être. 

Privilège pour les femmes!

Celui qui travaille à temps partiel est souvent considéré comme paresseux ou moins ambitieux. Toutefois, travailler moins résulte potentiellement en moins de stress, plus d'énergie et en moins de symptômes de dépression par comparaison aux travailleurs à temps plein. Ce temps qui se libère peut être consacré aux hobbys, aux contacts sociaux, à des activités en famille, aux soins apportés à un membre de la famille plus âgé, ... En bref, il y a plus d'espace pour les choses qui vous tiennent vraiment à cœur. Sur le plan professionnel aussi, un travailleur à temps partiel est plus productif et la pression du temps potentielle permet de travailler plus efficacement. Que de belles nouvelles et d'avantages. Des avantages dont profitent surtout les femmes.

Un choix conscient ou une contrainte sociale?

Selon une enquête du bureau de statistiques national belge, les femmes choisiraient principalement le travail à temps partiel pour s'occuper des enfants ou de personnes dépendantes. Rien de bien neuf sous le soleil, mais c'est peut-être la cause de l'inégalité économique entre hommes et femmes qui a la peau dure. Les femmes sont en effet aussi ambitieuses que les hommes mais elles sont moins encouragées à le montrer. Et cela commence dès l'enfance. Dénoncer les préjugés et donner soi-même l'exemple, voici déjà une partie de la solution.

La perfection n'existe pas

Bien que le nombre d'exemples féminins augmente fortement, nous voyons aussi que cela s'accompagne d'une pression plus grande pour réussir au travail et dans la vie privée. En se concentrant inconsciemment sur ce qu'elles n'ont pas, les femmes font souvent du tort à leur confiance en elles ou elles jugeront d'autres femmes selon les mêmes préjugés. Une carrière, une famille et des hobbys ou d'autres activités sociales, il n'y a clairement pas assez d'heures dans une journée pour tout faire comme on le veut. Malgré le travail à temps partiel, le niveau de stress reste le même (voire augmente).

"La mère contemporaine typique vise la perfection dans tout ce qu'elle entreprend, mais elle a en permanence l'impression de ne pas être à la hauteur et elle se fatigue. "

Pourquoi les femmes mettent-elles la barre si haut pour elles-mêmes et pour les autres? Les femmes ne pourraient-elles pas être heureuses en étant simplement "bonnes" plutôt que "parfaites"? Évidemment, mais les femmes parlent beaucoup plus que les hommes de l'équilibre vie privée et professionnelle. C'est pourquoi elles ont tendance à se comparer. Mais les réseaux sociaux aussi jouent leur rôle dans cette recherche constante de la perfection. Partout vous verrez des mères parfaites à la carrière parfaite dans des ménages parfaitement tenus. Heureusement, une contre-réaction est née sur les réseaux sociaux. Elle montre que ne pas être parfait est acceptable aussi et qu'il n'est pas possible de tout faire aussi bien tout le temps.

Cette contre-réaction a pour objectif de réunir les femmes et de demander de la tolérance aux autres. Et chez Baloise Insurance, nous y avons vu du potentiel. À la suite de la Journée internationale des femmes 2020, nous avons encouragé nos collègues femmes à être ouvertes les unes envers les autres et à partager leurs imperfections, à montrer leurs difficultés au travail, en famille et quand il s'agit de garder un bon équilibre.  

Que fait Baloise Insurance dans tout ça?

En Belgique, environ 42 % des femmes et 8 % des hommes travaillent à temps partiel. Ces pourcentages sont sensiblement plus bas dans le secteur des banques et des assurances, respectivement 32 % des femmes et 8 % des hommes. Chez Baloise Insurance, les chiffres sont même encore plus bas avec 24 % de femmes et 4 % d'hommes.

Est-ce que cela veut dire que Baloise Insurance préfère que ses travailleurs travaillent à temps plein? Bien sûr que non, mais des heures flexibles, du télétravail et de bonnes conditions de travail permettent aux femmes de travailler à temps plein plus facilement et éventuellement d'endosser un rôle de responsable. De plus, les parents peuvent aussi prendre des congés non rémunérés dans un horaire à temps plein. Ainsi, nous encourageons les collègues femmes à continuer de réaliser leurs ambitions pendant toute leur carrière sans devoir faire des choix. De cette manière, nous voulons apporter plus d'équilibre à tous les niveaux et dispenser les femmes des conséquences inattendues (voir lien ci-dessous) du travail à temps partiel.

Les conséquences inattendues du travail à temps partiel
Quelques faits
  1. Une conséquence logique du travail à temps partiel consiste en un salaire moins important parce que le nombre d'heures prestées est moindre. Dans une famille où les deux parents sont actifs, le salaire le plus bas du travailleur à temps partiel est compensé par celui du partenaire et il semble moins nécessaire de prester plus d'heures pour un revenu plus élevé. Si le salaire du partenaire à temps plein tombe, cela peut résulter en un drame économique pour le partenaire qui travaille à temps partiel, surtout si c'est une femme.
  2. Les jours fériés légaux sont identiques tant pour les forces de travail actives à temps partiel qu'à temps plein. Toutefois, le nombre de jours de congé payés est moins élevé car celui-ci est calculé sur le nombre d'heures comptabilisées. 
  3. La pension est calculée sur la base du nombre d'années complètes prestées, du salaire gagné et sur la base de la part de cotisations sociales pendant la carrière. Par conséquent, elle est moins importante pour les personnes qui ont travaillé à temps partiel pendant leur carrière sans avoir pris de crédit-temps. Chez Baloise Insurance, il est toutefois possible de prendre un crédit-temps, ce qui fait augmenter le montant de la pension. 
  4. À des conditions strictes lors du crédit-temps, une indemnité de chômage est calculée sur la base d'un salaire complet. Étant donné qu'une force de travail à temps partiel preste moins d'heures et reçoit un salaire inférieur, l'indemnité de chômage est par conséquent plus basse. Ceci est dû au calcul qui se fait selon le dernier salaire gagné.  
  5. Le salaire garanti pour la maladie d'un mois et pour la prestation-maladie dans le cas de personnes qui sont malades pendant plus d'un mois est calculé sur la base du salaire et il est donc plus bas pour des travailleurs à temps partiel. 
  6. De par une augmentation du nombre de séparations, nous constatons un nombre toujours plus grand de femmes qui sombrent dans la pauvreté. Elles travaillent plus souvent à temps partiel ou doivent travailler à temps partiel, ce qui impacte leur revenu une fois seules.
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